L’instruction en famille est un choix d’éducation et d’instruction qui existe dans de très nombreux pays (les pays anglo-saxons ont par exemple une proportion de familles pratiquant l’instruction hors école plus importante qu’en France, et de nombreuses études sur ce mode d’instruction y ont donc été menées). Ce choix concerne des familles très diverses, ayant des projets éducatifs et des convictions philosophiques et pédagogiques très variées… Ces situations sont le miroir de la grande richesse éducative du « monde de l’IEF », et du laboratoire d’expérimentations et de découvertes pédagogiques qu’il permet. On ne peut donc pas donner une définition de l’instruction en famille, mais tenter de décrire les quelques points communs à ces familles.
Motivations
Beaucoup de parents choisissent ce mode d’instruction pour des raisons philosophiques ou pédagogiques. D’autres familles ont une raison particulière pour y recourir : plurilinguisme, voyage… Certains enfants quittent l’école suite à une difficulté dans le système scolaire classique (comme le handicap, un profil d’apprentissage particulier, une phobie scolaire ou même du harcèlement) ; dans ce cas, l’instruction en famille est une alternative qui permet à l’enfant de retrouver sa confiance en lui, son goût d’apprendre, sa curiosité naturelle, dans un environnement plus serein.
Mais quelle qu’en soit la raison, la décision de recourir à ce mode d’instruction n’est jamais prise à la légère, car c’est un véritable projet de vie, qui demande temps, énergie, investissement, engagement. Les parents qui choisissent cette voie sont conscients de leurs responsabilités et souhaitent respecter les besoins, intérêts et rythme individuel de leurs enfants.
Pour comprendre un peu mieux ces enfants qui souffrent à l’école, et les bienfaits qu’ils peuvent retirer de l’instruction en famille, visionnez le film de Régis Duvignau et Cécile Mazières :
0 + 0 = La tête à Toto…
Formation des parents
Depuis la rentrée 2022, le Bac ou un diplôme de niveau 4 est exigé pour la personne responsable de l’instruction dans le dossier de demande d’autorisation.
Pourtant, des études nord-américaines (ici et là par exemple) prouvent que le niveau socio-culturel ou scolaire des parents n’a pas d’incidence sur la réussite de leurs enfants instruits en famille, tout comme l’absence d’informatique à la maison, l’usage peu fréquent des bibliothèques, le début tardif des études formelles ou le peu de temps passé sur des sujets académiques (source) : ce qui compte, c’est l’engagement des parents envers leurs enfants et leur motivation à mener ce projet éducatif à bien. Ils accompagnent au quotidien leurs enfants dans leurs apprentissages et les occasions d’apprendre sont multiples ! Beaucoup de parents apprennent aussi avec leurs enfants et trouvent des ressources humaines et documentaires, même dans les domaines qu’ils ne maîtrisent pas parfaitement.
Pratiques pédagogiques
Les pédagogies sur lesquelles les parents s’appuient recouvrent un très large éventail. Les familles, selon leurs convictions, l’âge et les besoins de leurs enfants, encadrent formellement les apprentissages, suivent plus ou moins les programmes et les préconisations de l’Education nationale, se réfèrent à diverses pédagogies (Montessori, Waldorf, Freinet, Reggio, Neill, Charlotte Mason…) qu’elles peuvent adapter aux demandes et réactions de leurs enfants, certaines n’imposent aucun enseignement formel et laissent les enfants être les initiateurs de leurs apprentissages (mieux connaître les apprentissages informels).
Certains parents gardent systématiquement des traces des apprentissages de leurs enfants, même lorsque ceux-ci ne suivent pas d’enseignement formel. Ce peut alors être un portfolio regroupant des photos des diverses situations d’apprentissage, un journal écrit des nouvelles connaissances acquises. Certaines familles testent les connaissances de leurs enfants par des devoirs ; d’autres se contentent d’évaluer leurs progrès par l’observation quotidienne, sans évaluation formelle.
Parmi les points communs aux parents qui instruisent leurs enfants en famille, on peut noter l’importance accordée au rythme et aux particularités d’apprentissage propres à chaque enfant, au respect de sa personnalité et de ses besoins.
Mon enfant aura-t-il un niveau équivalent aux enfants scolarisés ? Pourra-t-il poursuivre ses études ?
Les études faites aux Etats-Unis démontrent que les enfants non scolarisés ayant passé des tests standardisés donnés habituellement aux enfants scolarisés ont eu des scores élevés par rapport à la moyenne nationale (RAY 1990, Wartes 1989, Etat de Tennessee, Etat d’Oregon) ; en 1998 au test standard « ACT », puis en 2016 au “Stanford Achievement Test”, le résultat moyen d’un enfant instruit en famille était de 23/36 alors que la moyenne nationale d’un enfant scolarisé était de 21/36. Les tests passés au Canada par des groupes d’enfants instruits à la maison ont donné des résultats comparables.
Une étude de 2002 portant sur 419 familles britanniques montre que les scores des enfants instruits à la maison sont très élevés dans l’ensemble par rapport à ceux des enfants scolarisés, sans qu’il y ait de rapport avec le niveau d’instruction des parents ou leur catégorie socio-économique. Des études et mémoires universitaires sont disponibles en prêt auprès de le bibliothèque de l’association.
Une étude autrichienne (Bildungsforschung des Bundesministeriums für Unterricht und Kunst. Kinder an Alternativ-und Regelschulen. Ein Vergleich, Vienne, 1993) indique qu’un enseignement “alternatif” n’est pas un chemin direct vers une carrière académique, mais qu’il ne l’empêche pas non plus : la plupart des élèves ayant suivi un tel enseignement étaient capables de terminer avec succès des formations souvent peu conventionnelles et qu’ils avaient choisies eux-mêmes ; ils préféraient des établissements secondaires qui favorisent des façons d’enseigner ouvertes et participatives. D’après les enseignants, ils sont sûrs d’eux-mêmes, ouverts, peu craintifs, créatifs, capables de travailler en groupe, et ils vont droit aux buts qu’ils se sont fixés. Ils ont peu de difficultés disciplinaires et arrivent à rattraper leur éventuel retard dans certains domaines (comme l’orthographe).
L'organisation du temps de travail
L’enfant bénéficiant d’une attention individuelle et d’approches pédagogiques personnalisées, les apprentissages s’organisent le plus souvent très différemment de ceux dispensés à l’école. Ainsi, la moindre opportunité est souvent mise à profit pour envisager de nouveaux apprentissages, amenés de façon ludique lors de rencontres, visites, expositions, voyages… Tout est prétexte à questionnement, recherche, connaissance.
Par ailleurs, l’efficacité inhérente à cet enseignement personnalisé permet de dégager du temps pour jouer, faire du sport, rencontrer du monde, se consacrer à des projets personnels, développer une passion…
Et la socialisation ?
La socialisation des enfants est leur capacité à interagir avec tous les acteurs de la société, quel que soit leur âge, leur activité, leurs origines, leurs convictions. Un enfant instruit en famille n’est pas élevé en vase clos ! Au contraire, il a de nombreuses occasions d’exercer cette capacité, dans des situations de la vie quotidienne, des activités à l’extérieur de la maison, des rencontres… La socialisation se fait donc à l’échelle de la société qui entoure l’enfant ; il est intéressant de noter que des études anglo-saxonnes ont souligné que les enfants instruits en famille avaient une très bonne maturité sociale.
Par exemple, dans sa thèse de doctorat, le Dr Larry Shyers note que les enfants instruits à la maison ont des facilités à s’intégrer dans un groupe et moins de problèmes comportementaux que les enfants scolarisés. Une autre étude met en avant que les adultes ayant été instruits en famille votent et assistent aux réunions publiques plus souvent que leurs pairs ayant été scolarisés, et prennent plus d’engagements dans leur communauté locale. Ils ont aussi des scores plus élevés aux tests de développement émotionnel, social et psychologique.
Une étude menée par le Ministère de l’éducation autrichien (Bildungsforschung des Bundesministeriums für Unterricht und Kunst. Kinder an Alternativ-und Regelschulen. Ein Vergleich, Vienne, 1993) met en avant que les enfants instruits de façon alternative montraient des capacités extraordinaires à trouver des solutions de consensus même en cas d’intérêts divergents, pour que tous les partenaires soient satisfaits. Ils étaient guidés par l’esprit de groupe, étaient bien capables de se concentrer sur le processus de décision, soutenaient le rôle de médiateur de certains enfants et montraient beaucoup d’imagination en ce qui concerne les différentes possibilités de résoudre un conflit. Tout cela était beaucoup moins vrai pour les classes traditionnelles, même si le nombre d’élèves par classe était réduit.
Les filles et les garçons instruits de façon alternative avaient un comportement social presque identique : la dominance des garçons que l’on rencontre d’habitude n’existait pas, les garçons assumaient des rôles “féminins” (par ex. s’occupaient des plus faibles), et les filles montraient souvent un comportement “masculin” (par ex. menaient la discussion). Les enseignants des écoles secondaires décrivaient les filles “alternatives” comme remarquablement sûres d’elles-mêmes et peu conformes aux rôles traditionnels.
Rares étant encore les études françaises sur le sujet, si votre entourage est inquiet par le choix de l’IEF, vous pouvez offrir la traduction française de l’étude du Fraser Institute.
Vous pouvez lire « Des chercheurs et auteurs internationaux soutiennent la liberté pour tous d’instruire en famille » : Dossier-des-chercheurs-internationaux-sur-lIEF.
Témoignages...
J’ai 3 enfants de 36, 34 et 21 ans. Les deux grands ont été à l’école, et ont été en échec scolaire pour des raisons diamétralement opposées. L’aîné nous disait « moi je sais pas comment on peut mettre tout ça dans sa tête, moi je n’y arrive pas ». Sa scolarité a été un véritable calvaire, pour lui et pour nous. Le second comprenait tout très vite, et surtout apprenait tout par cœur, avec une aisance étonnante. C’est très efficace pour avoir 16 de moyenne… jusqu’en seconde, où il faut un peu travailler. Mais travailler, il ne savait pas ce que ça voulait dire scolairement. Donc une première année de seconde lamentable, un premier trimestre après redoublement du même ordre, et il a quitté les bancs de l’école, alors qu’il a un potentiel intellectuel énorme. Quand notre fille est arrivée, 13 ans plus tard, on s’est regardé à un moment (je m’en rappelle encore), et on s’est dit qu’il était impossible de repasser par un calvaire pareil. Du coup j’ai cherché (Montessori 300€ par mois, impossible pour nous), et j’ai vu dans un livre (l’école autrement), un petit encart avec « l’instruction en famille c’est possible ». Il y avait une rencontre peu de temps après, et nous en sommes repartis au bout d’une semaine, sûrs d’avoir enfin trouvé ce qui nous correspondait. En primaire, nous travaillions peu, très peu même. Je n’ai abordé quelques leçons de grammaire qu’à 12 ans (j’avais essayé en CE2, mais j’avais l’impression de lui parler hébreu, alors j’ai arrêté), et j’en ai « zappé » beaucoup, vraiment beaucoup. Pour l’orthographe, ma fille adorait écrire des histoires ou poèmes de toutes sortes ; elle écrivait dans le journal local qu’un ami avait monté, et nous corrigions d’après ses textes, jusqu’au jour où elle a voulu garder ses textes pour elle ; c’est là que nous avons commencé les dictées. Je faisais des chantiers avec un ami sur son domaine. Ses enfants étaient aussi en IEF et quand nous étions chez lui, ça durait entre une semaine et 10 jours, nous ne faisions rien de scolaire. En 5ème, le programme démarrait par « les fabliaux du Moyen Age ». Super pour une préado (c’est du cynisme), et pour moi impossible de prendre cette base pour avancer. Du coup, comme elle se débrouillait très bien en français (études de textes et compréhension), je lui ai proposé de travailler avec les annabrevets, annales d’anciens brevets. Elle s’en est bien sortie et nous avons continué. Ça me permettait de voir au travers de ses réponses sur quoi il fallait qu’on travaille (ex : une question sur les figures de style était l’occasion d’aller voir ce que c’est). A partir de la 4ème, j’ai donné bénévolement des cours à un groupe IEF chez moi. Ils passaient la journée du jeudi chez moi, et nous faisions des dictées, des études de textes, et de l’histoire, avec les dates sous forme de quizz ouvert, c'est-à-dire que si un ne connait pas la réponse, c’est le suivant qui la donne. Ça a duré jusqu’au brevet qu’ils ont tous eu, la plupart avec mention. Les autres jours avec ma fille, nous avions un fonctionnement qui nous allait bien à tous les deux. Nous décidions avant d’aller au lit de l’heure à laquelle nous commencerions le lendemain, en fonction de l’heure de coucher. Et elle avait le choix de l’ordre des matières (français, histoire, piano, anglais). Et si rien du tout ne l’inspirait un matin, nous regardions une série historique (nous avons vu comme ça, « Napoléon » et « Les misérables », ainsi que des docs divers). Elle a eu le brevet sans problème, et est entrée au lycée, avec sa meilleure amie, IEF aussi. Elles arrivaient à suivre le cours, à dessiner, et à parler entre elles… La première année, elle s’est donnée à fond, mais elle s’en sortait à 11h du soir, si bien qu’avec les parents de sa meilleure amie, je suis allé voir la prof principale, qui nous a dit « oui, évidemment, elles deux », ce qui signifiait en gros qu’il ne fallait pas forcément tout faire, ou qu’il fallait ne pas y mettre autant de cœur. Nous lui avons dit que lorsque nos filles avaient quelque chose à faire, elles le faisaient bien, et qu’elles n’avaient jamais eu l’habitude de bâcler. L’année suivante ma fille a levé le pied, et en terminale, elle disait qu’elle faisait « le minimum syndical ». Elle a eu le bac avec 14, et 18 et 15 en français, sans savoir ce que c’est qu’une subordonnée relative ou un complément de temps. Nous avons appris à savoir écrire, pas à savoir nommer ce qu’on écrit, ça n’a pas de sens. Elle n’avait jamais fait d’espagnol, et elle a eu la moyenne, ses notions d’anglais étaient très minces et elle a eu la moyenne. Jamais fait le programme de géo, ni SVT, ni physique chimie, et elle a eu la moyenne partout, sauf en chimie où elle avait 9/20. Et tout ça jusqu’au brevet en IEF, sans passer 8h à l’école, avec des devoirs derrière. Ma fille a disposé de beaucoup de temps. Elle a appris la peinture, la musique, à faire des bijoux, etc. Et elle a pris le goût des voyages, car nous en faisions au moins un par an. Je précise que nous n’avions pas de gros moyens, mais aller au fin fond de l’Inde ou du Maroc ne coûtait pas beaucoup plus cher que de rester en France. Aujourd’hui, après une année sabbatique pendant laquelle elle a fait un service civique au CDI du lycée avec la documentaliste, elle est en deuxième année d’archéologie à Montpellier ; elle me dit qu'elle ne sait pas si elle en fera un métier, mais qu'elle a envie d'apprendre ça. Elle va faire sa troisième année, puis va reprendre une année de césure, et travailler (selon son choix), puis elle va faire soit une maîtrise, soit une deuxième licence, en histoire cette fois. Sa passion pour l’histoire est due au fait que nous avons, à travers notre IEF, visité des tas de sites, en France ou à l’étranger, et elle a beaucoup appris avec les petits livres illustrés que nous achetions en sortant de ces lieux. Je voudrais rajouter que je donne des cours dans mon coin (je ne suis pas prof, j’étais même très mauvais élève), et j’ai fait du soutien scolaire pendant deux ans. Le niveau est lamentable, il n’y a pas d’autre terme. Mais le plus grave n’est pas là. Pour moi, le plus grave, c’est que des jeunes qui ont un niveau plus que très moyen puissent avoir 16 de moyenne. Quand un jeune a 16 de moyenne et que vous voulez le faire travailler un peu plus, c’est très compliqué. Pour donner un ordre d’idée, un jeune ne savait pas conjuguer au passé composé, et un autre ne savait pas les dates de la deuxième guerre mondiale, en 3ème. Pour moi c’est concevable, mais alors il faut arrêter les exigences des académies envers l’IEF, et nous traiter comme les scolaires, c'est-à-dire comme des êtres humains qui ne sont pas infaillibles dans leurs connaissances.
Au départ nous ne savions pas qu’il était possible d’instruire soi-même ses enfants. Je l’ai découvert au cours d’un atelier sur la Communication Non Violente (CNV) où j’ai rencontré deux familles qui pratiquaient l’IEF. Ma fille allait à l’école uniquement le matin et je ne le savais pas encore mais je lui faisais déjà l’IEF tous les après-midi (elle ne faisait déjà plus la sieste avant son entrée à l’école). En 2015, nous avons retiré notre fille de l’école parce qu’elle perdait ses cheveux à cause du stress occasionné. Quatre ans plus tard, lorsqu’elle a commencé à mettre des mots sur ce qu’elle avait vécu à l’école, nous avons su qu’elle était harcelée par ses camarades et que la maîtresse lui criait régulièrement dessus. Elle a donc fait sa rentrée suivante à la maison. Et comme j’étais en congé parental pour son petit frère, nous avons pu tester afin de savoir si ça fonctionnait. J’avoue que ça n’a pas été sans appréhensions car nous avons tellement été formatés pour faire du scolaire que je ne savais pas trop si j’arriverai à me détacher de tout ça. Et finalement ça s’est très bien passé. Il y avait aussi la traditionnelle question de la socialisation, d’autant plus que ma fille avait tendance à fuir les autres enfants après sa mauvaise expérience à l’école. Mais nous savions que nous pourrions côtoyer d’autres familles pour y remédier. Au quotidien, nous faisons en général environ deux heures de formel le matin (avec des pauses car mes enfants ont beaucoup de mal à rester assis longtemps et aiment alterner avec d’autres activités plus ludiques comme de la musique ou les langues) et de l’informel l’après-midi via des sorties, ateliers pédagogiques en groupe, des documentaires, des expériences, des jeux de société, etc. Lorsque le matin est pris par une activité ponctuelle, atelier ou sortie pédagogique par exemple, nous rattrapons éventuellement un autre jour. L’apprentissage est lissé sur l’année car nous faisons de petites coupures et ne faisons pas réellement de pause durant les vacances scolaires. Rien n’est réellement figé cependant car s’il fait un soleil radieux, nous préférons en profiter plutôt que de rester enfermés ! Par ailleurs, notre emploi du temps est assez bien rempli car les enfants pratiquent de nombreuses activités « extra-scolaires » et ils ont au moins une activité par jour. Notre fille est très heureuse depuis que nous l’instruisons à la maison. Ses cheveux ont repoussé progressivement après son retrait de l’école, ce qui nous a conforté dans notre choix. Le plus dur a été de lui redonner confiance en elle, en les autres enfants et en les adultes (c’est d’ailleurs quelque chose qui est encore fragile 8 ans après sa déscolarisation). Quant à notre fils, il n’a jamais connu l’école et n’a pas spécialement envie de tenter l’expérience pour le moment au vu des échanges qu’il peut avoir avec ses copains scolarisés. Tous les deux profitent de la chance qu’ils ont de pouvoir être instruits à leur rythme, d’avoir du temps pour lire et approfondir les sujets qui les intéressent, voir la famille et les amis quand ils le souhaitent, etc. Le fait de faire un pas de côté, de faire autrement, nous a permis de nous rendre compte que nous passions à côté d’un tas de choses, que nous passions notre temps à courir, nous ne profitions pas les uns des autres, nous étions fatigués et énervés, et surtout que les gens donnaient leurs enfants à d’autres qui eux-mêmes faisaient garder leurs propres enfants ! Et surtout, on ne s’écoutait plus ! Depuis que l’on pratique l’IEF, nous voyons davantage de personnes différentes, de tous horizons, de toutes cultures et de tous âges. Je trouve que ça apporte énormément. J’ai aussi pu me lancer en tant que micro-entrepreneure (https://monautrereflet.com/) à temps partiel et retrouver le goût d’apprendre plein de choses auprès des enfants ! Le côté négatif c’est que l’on trouve tous que les journées sont beaucoup trop courtes !!! Et ma maison ressemble à une médiathèque / ludothèque…
Je m’appelle Loredana, j’ai 35 ans et avec mon mari nous avons un fils unique, Gabriel, qui aura 3 ans en juillet. Depuis sa naissance, j’ai quitté mon job d’assistante de direction qui ne me correspondait plus du tout pour me consacrer à lui. Je me suis formée à la pédagogie Montessori pour les enfants de 0 à 6 ans et j’ai également passé le CAP petite enfance. Mon objectif est s’ouvrir une école maternelle Montessori. Avec mon mari on s’était dit qu’on pourrait inscrire notre fils dans une école Montessori justement, mais il n’y en a pas à proximité de la maison et petit à petit je trouvais aussi que 3 ans c’était vraiment trop petit. J’ai vraiment pris conscience de cela lorsque j’ai dû faire mon stage pratique en école maternelle classique. J’ai pris une sacrée gifle en me rendant compte de ce que « subissaient » tous ces bébés : hurlements, pleurs durant toute la matinée pour certains, obligation de rester assis pour faire l’activité décidée par la maîtresse, punitions, tirage d’oreille et j’en passe. Je me suis dit qu’il y avait vraiment un problème avec les écoles maternelles. Je savais déjà que Gabriel n’irait pas dans une maternelle classique, mais là c’est devenu impensable ! Et puis avec mon mari nous avons discuté et nous trouvons qu’il est encore trop petit pour passer des journées entières sans moi, sans nous. Notre attachement est très fort et il n’y aurait aucun bénéfice. Alors ça y est, je me suis lancée et j’ai effectué ma première demande pour lui !
J'aime bien l'instruction en famille parce que je ne suis pas obligé de me lever très tôt le matin et de travailler toute la journée : quand il fait beau, je peux en profiter pour être dehors, et notre emploi du temps est souple. J'ai du temps pour faire du code et du vélo s'il fait beau. Je peux lire, bricoler, aller dehors et rencontrer des gens !
Comme je ne vais pas à l'école, je peux faire des choses dans la nature, comme faire des explorations, dessiner des fleurs et des animaux, monter dans les arbres, voir des animaux, construire des cabanes, et je ne suis pas tout le temps en train de travailler. J'aime lire beaucoup, grimper aux arbres, danser, jouer avec mes amis...
Ici, 3 enfants non scos depuis la naissance...par choix...
1/ L'ainé, 22 ans bientôt, est entré au lycée à 14 ans, à sa demande, après avoir passé le brevet en candidat libre (à sa demande aussi). Puis licence de musicologie (sa passion depuis enfant) + CPES en conservatoire régional. Actuellement en dépot de dossiers de concours pour les pôles supérieurs, afin d'obtenir le DE (Diplome d'Etat). Il est Prof de musique depuis 2 ans (éveil, solfège, clarinette et piano éveil). Nombreux stages IEF depuis ses 13 ans (médiathèques, conservatoire, école de musique, etc...). Petits jobs depuis ses 18 ans (centres aérés, baby-sitting, cours de musique...).
2/ La seconde, 20 ans bientôt, est allée en CP 1 semaine pour sauver l'écoile du village. Ca lui a plu et elle a voulu y rester. Mais comme elle savait déjà lire, lire l'heure et compter, elle s'ennuyait . ce qui lui palisiat était d'aider la maitresse à s'occuper des petits (c'était une classe unique de 15 enfants, de la PS au CP). Finalement, elle a préféré revenir à l'IEF et y est restée. Puis, elle est entrée au lycée à 14 ans, à sa demande, après avoir passé le brevet en candidat libre (à sa demande aussi). Puis licence "Arts du spectacle vivant : théâtre". Actuellement en dépôt de dossier pour le Master "Culture et communication", afin de bosser dans un théâtre. Elle voyage beaucoup depuis ses 15 ans (Canada, Angleterre, Roumanie, Belgique...). Beaucoup de stages IEF depuis ses 12 ans (fleuriste, médiathèques, compagnie théatrale parisienne, cours Florent, cours Simon, asso de jeux...). Petits jobs depuis ses 15 ans (jeune fille au pair à l'étranger, baby-sitting, centres aérés, formatrice BAFA, Staff accueil du festival d'Avignon depuis 3 ans...).
3/ Le dernier, 17 ans, est entré au lycée à 14 ans, à sa demande, après avoir passé le brevet en candidat libre (à sa demande aussi). Actuellement en terminale à options scientifiques + euro + maths expert. Parcoursup en cours : CPGE (= prépa externe ingénieur). Stages IEF depuis l'âge de 13 ans (CNRS, boite d'informatique/programmation, studio de tournage/montage...).
Tout ça en ayant tous les 3 un an d'avance à l'entrée du lycée, car on n'a toujours "sauté" la 5ème (c'est le même programme qu'en 6ème, donc aucun intérêt à nos yeux de refaire la même chose). Têtes de classe tous les 3 et avec des remarques élogieuses des professeurs sur leur civisme, leur maturité et leur pertinence (ah bon ? Les non scos ne sont pas désocialisés et ignards ?)... Ils ont appris à lire seuls à des âges différents (8, 5, 4). Unschooling jusqu'au CE2 (centres d'intérêts uniquement). On a fait du "un peu formel" 1h à 1h30 par jour maxi, du niveau CE2 au niveau 6ème inclus, puis 2h par jour environ (3h par jour d'avril à juin pour le bachotage du brevet en faisant des annales : soit dit en passant, le niveau du brevet est affligeant...). Le reste = sorties à gogo et visites, ateliers, etc...quasiment tous les jours... On a la chance d'avoir un énorme réseau non sco à côté + un énorme réseau culturel et créatif !
Les 3 font ce qu'ils voulaient faire et sont heureux...
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je souhaiterai donner ma position sur les termes utilisés. En effet, il existe différents mots pour parler de ce phénomène et ils ne sont pas très satisfaisants à mon sens.
- Précoce (ou EIP) : ce mot signifie « en avance » et sous-entend qu’on va donc être rattrapé… Or, des personnes adultes sont concernées.
- Surdoué : ce terme a aujourd’hui une connotation orgueilleuse, qui met le côté « don » ou « douance » en avant, alors que chacun a des dons différents et qu’il me parait injuste de dire que tel ou tel don vaut mieux qu’un autre.
- Je préfère donc actuellement le terme de surefficience, (ou de personne à haut potentiel (HP), même si le préfixe reste connoté. Si l’on considère l’intelligence (sous toutes ses formes) comme une efficience, donc comme un potentiel, on se place alors en termes de possibilités et non d’obligation. On attend souvent d’une personne, dite surefficiente mentale, qu’elle soit douée dans tout …alors qu’elle n’a que des hauts potentiels…qui ne seront pas forcément tous développés. Ne pas confondre, donc, efficience et efficacité. Les personnes surefficientes ont effectivement des capacités supérieures à la moyenne et des potentiels plus élevés que les « normo-pensants », mais ils ont aussi plus de difficultés…
Quand nous avons compris et appris que nos enfants faisaient partie de cette catégorie de personnes, nous avions déjà fait le choix de l’instruction en famille et nous le vivions déjà depuis 10 ans… Ce n’est donc pas un choix lié à leurs profils particuliers.
Par contre, nous réalisons chaque jour la chance que ça a pu être pour eux de ne pas être dans un système qui aurait pu leur faire perdre, ou cacher, ce potentiel…bien que ce soit ce système qui nous l’ait fait découvrir. En effet, c’est après que notre seconde fille ait voulu essayer l’école (et y soit restée pour faire tout son CP, à sa demande), que nous avons rencontré des difficultés dans nos relations avec elle et que nous sommes allés voir une psychologue qui l’a testée et a posé le diagnostic : grande précocité, QI très supérieur à la moyenne et âges mentaux en avance de 2 à 5 ans selon les domaines.
Heureusement, la psychologue nous a détaillé tout ça et expliqué à quoi ça correspondait dans chaque item, et elle nous a donné des pistes d’aide. Elle nous a dit que l’IEF, pour ces enfants là, était une très bonne solution car permettait justement d’aller au rythme de l’enfant, rythme très spécifique et changeant… Elle nous a également expliqué qu’il y avait différents profils d’enfants surefficients et que selon le profil, les comportements et l’évolution n’étaient pas les mêmes. Depuis, nous savons que nos autres enfants ont aussi ce profil particulier, avec des variantes bien à eux, et nous nous adaptons.
L’IEF, qui n’était donc pas un choix relatif à ces profils au départ puisque nous l’ignorions, s’impose presque aujourd’hui encore plus qu’avant. J’ai suivi des cycles de conférences et lu un tas de livres sur le sujet depuis, et le système scolaire semble loin d’être adapté à ces enfants, même si des efforts sont faits pour leur prise en charge.
Le problème n’est pas tant au niveau scolaire et cognitif qu’au niveau relationnel et comportemental… On croit souvent que ce sont des génies, mais (à part une petite partie d’entre eux), il n’en n’est rien ! Au contraire, ils sont bien mal à l’aise dans les apprentissages, dont ils ignorent souvent comment ils les acquièrent… Et bien mal à l’aise dans leurs relations aux autres et à eux-mêmes, dont ils ignorent souvent les codes, car ils ont un système de pensée et de valeurs différents de celui des normo-pensants.
Ce serait long à expliquer ici dans les détails, mais les caractéristiques particulières des enfants surefficients les rendent fragiles, souvent peu confiants en eux-mêmes et dépendants du regard approbateur extérieur.
Apprendre à « se fondre » dans la société, tout en restant soi-même et en osant l’être, est un apprentissage quotidien que la maison peut offrir en toute sérénité. Si l’IEF est une chance pour tous les enfants qui la vivent, je crois qu’elle l’est aussi pour ces enfants qui peuvent, du coup, vivre pleinement leur différence et l’apprivoiser.
Les études montrent que les enfants surefficients scolarisés ont tendance à cacher leur haut potentiel pour rentrer dans le moule et sont souvent en échec scolaire…et personnel. Par contre, plus je vois de familles en IEF et leurs enfants, plus je me pose de questions…
Je suis en train d’élaborer une théorie… Je me demande dans quelle mesure ce ne serait pas aussi l’IEF qui « produirait » des enfants surefficients… ?
Les stimuler dès le plus jeune âge en les laissant vivre à côté de nous et de nos passions, les laisser aller à leurs rythmes, les laisser jouer et développer leur cerveau tranquillement mais solidement, les regarder avec bienveillance et leur donner temps, disponibilité et sécurité…tout ça ne contribuerait t-il pas à les rendre surefficients ? Ou alors, n’avons nous pas senti inconsciemment que nos enfants étaient différents, ce qui nous aurait poussé à faire ce choix ?
Je me pose aujourd’hui toutes ces questions…
En tout cas, nous avons hésité à faire ces tests, avec la peur de mettre une étiquette sur nos enfants…
Mais ne pas comprendre leurs comportements, même avec toute la bienveillance possible, était très difficile et culpabilisant.
Nous nous demandions ce que nous avions fait ou raté pour que nos relations soient si difficiles…
Savoir que personne n’y est pour rien, que nous ne sommes pas « de mauvais parents », ou que nos enfants ne sont pas juste « des sales gosses caractériels », a été un soulagement pour tout le monde.
De le savoir a changé d’emblée certains de leurs comportements. Sans pour autant se cacher derrière ces particularités pour tout excuser, ou tout expliquer, nous avons quand même conscience que certaines réactions, certaines incompréhensions, sont liées à ces profils et nous en tenons compte dans notre parentalité.
Cela nous permet de tout relativiser et de vivre l’IEF comme une force et garder le bon cap ! Ce que nous n’aurions peut-être pas réussi sans ça : rien n’arrive par hasard…
Bibliographie (non exhaustive !) :
- « Je pense trop » de Christel Petitcollin.
- « Guide pratique de l’enfant surdoué » de J.C Terrassier.
- « Petit guide à l’usage des parents qui trouvent à juste titre que leur enfant est doué » de Béatrice Millêtre.
- « L’enfant surdoué : l’aider à grandir, l’aider à réussir » de Jeanne Siaud-Fachin.
- « Pour que mon enfant réussisse : le soutenir et l’accompagner » de Monique de Kermadec.
Quand j’étais à l’école, la vie était dure. Nous allions en classe à neuf heures et demi, nous devions nous réveiller à sept heures et demi du matin. Le pire était que la première matière que nous faisions était les maths, et j’étais toujours très fatiguée! Le soir, nous rentrions à la maison à cinq heures et j’étais toujours en pleurs! Quand j’ai finalement décidé d’arrêter l’école, ma vie a complètement changé! J’ai arrêté de stresser ( mon psoriasis a diminué ), j’ ai pris beaucoup de repos et le plus important, je me suis sentie libre ! Au lieu d’être isolée dans une classe en restant assise sur une chaise à longueur de journée, je suis bien tranquille à faire mes exercices le matin (s’il fait beau je me mets dehors) et à m’amuser l’après-midi. Après, j’ai été à plusieurs rencontres ( Laprugne, Ecouen, Hes Fes ) et je me suis fait beaucoup d’amis ! En ce moment, je corresponds avec eux par des lettres. Le lundi, je fais des maths, le mardi je fais du français et c’est tout. Moi, en tout cas, cet emploi du temps, ça me convient. Rose, ma mère m’aide surtout pour les maths, du fait que c’est la matière que j’aime le moins. En tout cas, j’ entretiens mon anglais et j’ apprends un peu d’espagnol avec ma mère, tous les jours avec une cassette. En gros, je me sens beaucoup mieux sans école et j’ espère ne jamais plus devoir y retourner!!!!
Bonjour chers parents, chers enfants, Je suis passée par “l’école à la maison”, avec des cours par correspondance et le suivi de mes parents, depuis le CP jusqu’à l’entrée en troisième. Nous étions une famille nombreuse et nous y avons tous passé, certains plus longtemps que d’autres. L’aînée est allée pour la premiére fois “à l’école” (dehors) en rentrant en Prépa. Il est vrai que nous avons tous eu des petits problèmes d’intégration, d’autant plus que de nos jours, on ne fait pas de cadeaux à ceux qui sont différents de par leur origine scolaire et ou leur comportement … plutôt innocent voire naïf des mauvaises blagues ou des violences, en ce qui nous concerne. Ce qui justifie entre autres le choix de faire l’école à la maison, c’est cette mise à l’écart des agressions inutiles. A l’entrée dans le cycle extérieur, nous avons eu à nous battre moralement pour nous faire accepter et respecter. Mais même si nous avons quelque peu “souffert” de cette confrontation plutôt pénible avec les jeunes de l’extérieur, cela nous a permis de développer en nous-même une énergie exceptionnelle qui devrait se trouver dans tous les êtres et dont souvent nous ne sommes pas conscients. Aujourd’hui, je suis fière d’appuyer l’expérience de l’école à la maison au profit d’un rapprochement parents-enfants devenu, je pense, important dans une époque où l’individualisme sépare, souvent et trop tôt, les membres d’une même famille. Je suis moi-même en école d’ingénieur, et ce passé me sert chaque jour. Le fait de travailler seule par exemple, surtout à partir du secondaire, m’a donné le goût aux études et m’a fait aimer ce que je faisais, m’a fait voir les choses de mes propres yeux et donc sans l’influence de la vision d’un enseignant ou d’un système. Une grande déviation subsiste : devant un problème ou devant un cours, je cherche toujours à approfondir les recherches et les tenants et aboutissants des ènigmes, jusqu’au maximum de mes capacités. Et c’est pourquoi je passe beaucoup plus de temps sur les exos que la plupart des autres étudiants. L’école à la maison m’a rendue perfectionniste, parce que j’avais tout mon temps pour fouiller les livres librement et m’instruire à fond sur des sujets qui me passionnaient. J’ai dû apprendre à ingurgiter des choses inintéressantes, ennuyeuses et parfois complètement inutiles. Le système éducatif se révèle là défectueux quant à la gestion des moyens intellectuels mis à disposition de milliers de cerveaux qui se contentent pour la plupart de s’y soumettre “bêtement”… et c’est dommage. Alors j’encourage vivement les parents à ne pas écarter cette chance unique dans le monde, de l’instruction à domicile légitimée par nos lois, et même à s’y lancer sans crainte, car les études deviennent un plaisir pour l’enfant si on sait les présenter de la bonne manière. Et il n’est pas question d’intelligence de l’enfant ou de compétences des parents, il est question de faire vibrer les sensibilités de l’enfant, puisque c’est d’abord par les sens que les enfants découvrent le monde qui les entoure. Il ne tient qu’à vous, responsables enseignants, que cette découverte ne soit pas superficielle ou dramatique mais une aventure dans laquelle les enfants sont les héros. Bon courage à toutes et à tous !
Bonjour, Nous avons trouvé votre site des plus passionnants. Nous aussi, avec 5 enfants, avons pratiqué “l’école à la maison” en Auvergne, il y a déjà longtemps ! de 1981 à 1996 ! Nos enfants ont pu vivre à leur rythme et on peut noter : – un éveil et une maturité plus accentués que ceux du dehors du même âge, – une sensibilité aux choses de la vie – une persévérance face aux agressions du monde extérieur – la curiosité intellectuelle, le plaisir d’étudier dans la maison ou en plein air, – l’évasion dans le bricolage, le dessin, la musique, la création en tout genre, la peinture, les pièces de théàtre, … – mais surtout, la responsabilité, la motivation, le travail personnel, l’engagement tous azimuts. Mais attention, nous pensons qu’ il faut bien faire comprendre à tous les parents qu’ils ne sont pas les “propriétaires” de leurs enfants, seulement les gestionnaires de la premiére partie de leur vie en vue de leur donner le meilleur bagage pour la vie future … sans parents. Félicitations pour votre travail d’information et de soutien ! PS : En ce temps là nous étions bien seuls dans ce choix ! Mais nous recommencerions demain, avec quelques retouches ! salutations !
“Nos journées ne sont ni “jour de travail”, ni “jour de vacance”, elles sont toutes différentes les unes des autres et surtout très flexibles. Concrètement, R, (7 ans), D, (5 ans) et P, (2ans 3/4) travaillent et jouent toute la journée. Ils se servent beaucoup de l’outil informatique qu’ils utilisent à leur convenance, mais il arrive fréquemment que l’ordinateur ne soit pas allumé de la journée. Nous regardons ensemble (!) l’émission quotidienne “C’est pas sorcier” et parfois des vidéos essentiellement en anglais ou en allemand. Nous faisons la cuisine ensemble, souvent des expériences scientifiques, du bricolage, leur père et moi leur faisons beaucoup la lecture, nous jouons, nous construisons, nous discutons, … Pour les activités dites “académiques”, nous les faisons de manière spontanée, lorsque cela se présente et généralement dans la vie de tous les jours : lire la recette du gâteau que nous allons préparer, compter et mesure les ingrédients, écrire un message à quelqu’un ou un projet, une idée que l’on a dans la tête et qu’on ne voudrait pas oublier, chercher dans le dictionnaire ou dans un guide la réponse à une question, … Ils s’occupent beaucoup seuls. Parfois c’est moi qui propose une activité, généralement ce sont eux qui demandent. Le soir, R a besoin de moments où il peut être seul avec moi, alors il lui arrive de jouer seul et au bout d’un moment de venir me chercher et me proposer un travail. Généralement, nous étudions ou nous faisons des constructions diverses et variées. Un soir, par exemple je lui ai proposé de faire un exercice de math, il m’a dit ‘non’, mais m’a alors proposé de faire le puzzle d’un planisphère (géographie), puis il m’a dit qu’il voulait écrire et nous avons écrit (sur l’ordinateur) une lettre pour ses grands-parents (écrire, imprimer, préparer l’enveloppe, coller le timbre, …). Je l’ai laissé deviner l’orthographe des mots et chercher les lettres sur le clavier, et cela lui demandait beaucoup de concentration. Le lendemain, il a voulu faire du graphisme, lui qui n’a jamais aimé dessiner, il a fait plusieurs fiches en me parlant en anglais (!), puis a voulu lire avec moi un livre américain (“Green Eggs and Ham” de Dr Seuss) qu’il connaît presque par cœur, mais dans lequel il lui faut quand même lire les mots lorsqu’il se trompe ou hésite dans sa récitation. Depuis septembre, je tiens à jour un grand classeur partagé en rubriques plutôt académiques, afin de constituer un portfolio regroupant les activités de R, que nous pourrons montrer à l’inspecteur ou autre. Je ne veux pas lui mettre la pression et l’obliger à apprendre à lire et à écrire en faisant la police, pas plus que je ne m’attribue le rôle d’institutrice, je me considère plutôt comme un guide (facilitateur) pour l’aider à trouver ce dont il a besoin. Déjà en essayant de ne répondre qu’à ses questions, cela me fait courir derrière lui ! A suivre …! ( bull Les Enfants d’abord, n° 49 automne 2002) “V et JM font des maths, et j’ai pensé à nos discussions – au sujet de “suivre le programme”. Ils font souvent les mêmes problèmes, bien qu’ils ne devraient pas car ils ne “sont pas dans la même classe”. Et justement, ça c’est intéressant : quand ils font la même chose, ils peuvent s’entraider, ils peuvent discuter de ce qu’ils sont en train de faire. Là ils font un problème à s’arracher les cheveux au moment de la mise en équation des données. C’est la troisième séance où je le ressors, car on n’a pas encore la réponse. Et ils sont contents, ils regardent à nouveau ce qu’ils ont fait, ils cherchent où peut bien être l’erreur, l’un revient vers moi en rigolant parce qu’il a vraiment écrit une bêtise – je suis dans la cuisine et prépare le repas de midi-, il l’a vue tout seul, puis l’autre arrive en disant qu’il croit que maintenant il a un système d’équations qui devrait marcher, et je demande combien d’inconnues il a , l’autre n’en a pas le même nombre, alors il demande “mais toi t’as fait comment, parce que moi j’ai fait comme ça” et ils retournent dans la salle comme deux larrons en foire et se repenchent sur leurs feuilles. Ils ont 15ans 1/2 et 14 ans, ils font des maths en riant, c’est un problème trouvé dans un livre de maths de seconde d’il y a dix ans, donc pas le programme actuel. Moi j’ai plaisir à les voir heureux de faire travailler leur cerveau, de les voir complices, de les voir apprendre à expliquer à un tiers ce qu’ils ont fait et pourquoi, et c’est justement, parce qu’on ne suit pas le programme, on peut faire des mini-groupe familiaux ! ” (bull Les Enfants d’Abord, n° 49 automne 2002) “Je voudrais vous faire part de ce que nous faisons avec notre fille âgée de 10 ans, qui n’a jamais été scolarisée. Beaucoup d’apprentissages se sont faits au travers des jeux, et d’autres de manière classique à partir de cahiers, livres etc…Mais depuis quelques temps ma fille ne veut plus travailler de cette façon. Elle aime toujours les jeux, je lui lis toujours des histoires (elle sait lire depuis l’àge de 5 ans), j’essaie de répondre à ses questions au moment de ses demandes, je crois à la spontanéité. Actuellement nous faisons partie des réseaux d’échanges réciproques de savoir (Mél : merswanadoofr – Site : www.mirers.org), ce qui permet d’apprendre avec des gens de tous àges. Ma fille apprend aussi beaucoup en écoutant (nous écoutons beaucoup la radio : France Inter, on pourrait presque écouter toute la journée.). Elle va au conservatoire et joue du piano. Bien sûr, parfois je trouve que cette façon de faire est moins sécurisante que d’utiliser des cahiers et me pose questions. C’est pourquoi j’éprouve le besoin d’échanger avec des familles et aimerais entrer en contact avec des gens qui ont eu cette expérience et qui ont déjà des enfants assez grands.”
Aujourd’hui nos enfants ont 21 et 19 ans, tous deux garçons. L’aîné est entré pour la première fois de sa vie dans une école à 16 ans, en seconde…. Quand j’y repense, je pense que nous étions un peu fous…. C’était son choix : il voulait VOIR de ses propres yeux, il voulait partager ce que vivaient les autres jeunes de son âge. Il faut le dire, l’adaptation a été un peu “hard” : absent de la maison de 7 heures du matin à 19 heures, devant assimiler une foule de nouveautés tout à la fois, il a un peu maigri durant le premier trimestre…. rassurez-vous, depuis, il a repris du poids ! Il est vrai que ça faisait un sérieux changement ! Jusque là, nous avions vécu dans la nature, et cette merveilleuse nature dans laquelle nous étions “chez nous” a constitué notre axe. Nous l’avions aimée, observée, habitée. Nous en avons été les reporters, les contemplatifs, les amoureux émerveillés. Quel bonheur de pouvoir vivre ça ! quel merveilleux pédagogue ! Nous avions décidé de vivre cette aventure avec nos enfants avant même qu’ils soient nés. Nous l’avions préparée avec deux familles amies de notre entourage qui avaient le même désir. Qu’elles soient saluées et remerciées au passage. Avec le recul, je trouve qu’on s’est drôlement bien débrouillé dans la coordination de nos projets, de nos personnalités car, comme chacun le sait, les relations humaines ne sont pas toujours simples ! Nos enfants ont donc grandi dans un petit groupe de six enfants qui se voyaient trés réguliérement : deux à trois journées par semaine. Plus d’autres qui s’y adjoignaient de temps en temps, et, bien sûr, les enfants du voisinage… après l’école. Sans parler des échanges avec les enfants de l’association Les Enfants d’Abord. De quoi étaient faites nos journées : la nature depuis toujours, et, à partir de 6/7 ans, des activités “d’apprentissage” plus formel le matin. C’est à dire que nous avons donné une forme aux apprentissages qui se faisaient déjà depuis … toujours, une forme qui leur permette d’être communiqués. Nous nous sommes donnés les outils dont nous avions besoin, comme un journal à parution régulière, rédigé par les enfants et à abonnement payant. Avec l’argent du journal et de ventes sur les marchés d’objets réalisés par les enfants, nous avons pu entreprendre un chouette projet : partir en vacances trois semaines avec une jument de trait attelée à un ancien corbillard transformé en char wester (pour les bagages et le petitou de l’équipe qui n’avait que 18 mois). Six adultes, huit enfants et l’aventure …. au rythme de la jument. Bon, on n’était pas toujours sur les routes. Le reste du temps on faisait un peu “l’école” : maths (la pédagogie Gattegno nous a inspirés); tout le reste trouvait son support dans le journal : recherche de documents à la bibliothèque sur tel ou tel sujet qui passionne, synthèse communicable à d’autres (il vaut mieux écrire correctement et ne pas faire trop de fautes : les mamy sont de ferventes lectrices !). Nous avons aussi réalisé un aquarium sauvage. Il a fallu en maintenir l’équilibre ; nous avons observé et accompagné les différentes mutations et évolutions. Nous tenions à ce moment-là un journal de l’aquarium. Nous avons aussi réalisé une exposition nature avec invitations…. Et puis nous avons beaucoup couru, ri, chanté, nagé, dessiné, modelé, fait de la musique avec M qui a fait vivre un atelier pendant des années. Petit clin d’œil au passage : les enfants jouaient en petite formation avec des instruments d’Amérique du sud et des balafons avec un tel bonheur qu’ils ont été sollicité pour participer à l’inauguration… d’une école !! Ils ont fait cela très bien !! Et encore, et je dirais presque surtout, et à travers tout : nous avons nourri nos âmes. Que ceux qui seraient allergiques à ce mot en trouvent un autre qui désigne le cœur de l’être. Rassurez-vous tout de même : quelquefois, on se prenait de bec, rien ne semblait vouloir fonctionner, on était frustré, on traversait des périodes de doute, se demandant si l’école publique ne serait finalement pas mieux !! Tout cela est traversé, avec le bon, le moins bon. Maintenant qu’en est-il ? Notre fils aîné, prépare un BTS : gestion et protection de la nature, option animation ! eh oui !!! que voulez-vous !!! ça laisse des traces !! Le cadet qui nous est arrivé du Brésil (nous sommes bien sûr allés le chercher tous les trois et nous avons pu voir un peu son pays, nous y sommes restés un mois) à l’âge de deux ans et demi, tout cabossé dehors et dedans, n’a pas pu trouver son compte à l’école (il a essayé une 4ème techno à 15 ans : bof !). Il est bourré de qualités et a une façon de penser totalement fascinante mais pas du tout adaptée à ce qui est demandé pour faire des études. Il n’en fait donc pas ! Il digère son histoire et franchement, je suis certaine qu’il va faire quelque chose de chouette de sa vie. Mais franchement aussi, s’il était allé à l’école, je suis sûre que ç’aurait été très très dur. Ils ont développé tous les deux des qualités qui me semblent précieuses : prise directe avec la vie, capacité à faire face aux choses, maturité, conscience et autonomie de pensée, capacité à rassembler les gens, aptitude à la collaboration, ouverture à l’autre tout court et à l’autre sexe. Mais, là non plus tout n’est pas rose et notre aîné m’a dit, pas plus tard qu’hier soir, qu’il ferait probablement la même chose, mais qu’il prendrait garde à ce que ses enfants soient moins décalés qu’il ne l’a été par rapport à la réalité économique et sociale dans laquelle nous vivons (ce sont ses mots). Allez, belle aventure à tous !!!!
“Alice a appris à lire à huit ans, en quinze jours, stimulée par l’annonce de la venue d’un inspecteur de l’Education Nationale. Mattias a appris à lire seul, à cinq ans dans Tintin, en se marrant. Il a deux ans de moins qu’Alice et grappillait sans doute toutes les informations. Mes enfants ne se sont jamais intéressés aux mathématiques par contre ils parlent quatre langues tout comme moi. La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. C’est là je pense, la limite de l’instruction parentale. Lorsqu’ils ont eu respectivement 12 ans, j’ai cessé de m’inquiéter pour eux. Ils respiraient tellement le bonheur. Ils se baladaient depuis l’âge de cinq ans de familles amies en familles amies découvrant des cultures familiales très distinctes, des habitudes alimentaires très différentes des leurs. Ils étaient très autonomes mentalement, sûr d’eux, créatifs, séduisants, tendres et drôles. Nous avons décidé de quitter notre mas camarguais pour nous installer dans une grande ville offrant plus de possibilités d’activités à de jeunes adolescents, théâtre, sport , musique, rencontres… Nous avons voyagé, sommes allés rendre visite à Summerhill, avons chanté dans des églises romanes et joué à mauvais pénitents dans des cryptes d’abbayes, joué au morpion dans des nécropoles et à cache-cache dans des cryptoportiques, découvert la Renaissance dans des palais vénitiens, crié “vado io” et joué à Marco Polo dans une gondole, respiré les parfums des jardins de l’Alhambra, nous avons joué à chat perché dans le parc Guell et mangé des figues de barbarie à l’ombre D’el Jem. Pendant qu’Alice découvrait l’Amérique, Matthias partait en Angleterre. Alice a joué les figurantes dans un film français, Matthias et moi avons fait les doublages pour un dessin animé sélectionné a Hiroshima. Tout ça parce qu’ils n’allaient pas à l’école. En tant qu’enfants de ressortissante espagnole, ils ont pu suivre les cours du consulat d’Espagne qui donnent accès à un diplôme de bilinguisme qu’Alice l’aînée a passé avec succès. Ces cours leur ont surtout permis de rencontrer d’autres jeunes gens de leurs âges dans une ambiance décontractée. Par ailleurs à partir de l’âge de 16 ans Alice a désiré suivre des cours par correspondance, elle voulait connaître son niveau, l’échéance du bac approchant. Matthias a fait de même mais plus dilettante, il envoyait des devoirs de loin en loin, quand il n’avait rien d’autre à faire… Matthias est un garçon très occupé. Ils ont décidé que j’étais trop exigeante que le niveau ne requerrait pas ce que je leur proposais de faire, ils ont donc parfois choisi de prendre des cours avec des étudiants dans les matières de leur choix. Ils recevaient les personnes et leur passaient un interrogatoire en règle après quoi ils discutaient les prix, les engageaient ou les récusaient. Matthias s’est choisi une prof d’anglais américaine avec qui il faisait la cuisine et qu’il faisait rire aux larmes. Il l’a prêtée à Alice qui l’a trouvée très insupportable. A 18 ans Alice a décidé de travailler à mi temps pour participer aux frais d’enseignement en externe. Alice étant l’aînée a passé le bac la première et l’a obtenu. Matthias jouera au bachelier l’année prochaine. Voilà toute l’histoire, rien d’extraordinaire, pas d’enfants ni de parents surdoués pas de recette miracle, juste des gens qui ont grandi ensemble et s’en sont trouvé bien. Une petite Histoire de vie qui continue. Frédéric et moi nous avons déjà choisi les surnoms que nous aimerions que nos futurs éventuels petits enfants nous donnent Oma et Opa, mais c’est juste pour rire, nous savons déjà que ces enfants là vont trouver tout seuls comment nous appeler.”
Bonjour, Un petit mot pour vous donner des nouvelles de ma fille (17 ans et demi) et de moi-même et surtout pour témoigner de notre expérience. Nous avons fait la scolarisation à la maison. Quand elle était petite, elle allait à l’école un ou deux jours par semaine, puis son père et moi nous sommes séparés, et alors elle passait deux semaines avec moi chaque mois à Paris, où on ne faisait absolument aucun travail scolaire, puis deux semaines avec son père en Belgique, où elle allait à l’école tous les jours ! Elle réussissait à être parfaitement intégrée socialement dans sa classe, plus intégrée même que certains des autres enfants, et elle avait les meilleurs résultats scolaires de la classe ! Le fait de ne travailler que deux semaines sur quatre lui permettait d’être relax et de garder le plaisir d’apprendre. Un jour nous avons été convoqués par le directeur et le responsable de l’éducation de la région et ils nous ont forcés à choisir : à la maison tout le temps OU à l’école tout le temps. Comme j’ai choisi la maison, le directeur a dit ” bon, comme elle travaille bien et qu’elle ne pose pas de problèmes, vous pouvez continuer à la mettre quand vous pouvez “, et on a continué. Après ma fille est venue habiter avec moi à Paris. Alors nous avons bricolé avec des écoles à mi-temps du matin (pour enfants pratiquant la danse ou pour sportifs) puis nous avons branché sur les cours par correspondance, privés et/ou Cned. Je demandais à mon enfant de ne faire que les cours de français, anglais et maths, mais souvent elle me demandait aussi histoire : je voulais qu’elle fasse le moins possible de travail scolaire, car je pense qu’il vaut mieux apprendre par la vie. Un mois par an, nous partions en voyage à nous deux, et comme je fais un travail humanitaire avec les populations défavorisées, elle a vécu avec des gens très pauvres dans plusieurs pays. Que faisait-elle quand nous étions à Paris ? elle se levait très tard (vers midi), regardait pas mal la télévision (les feuilletons ” idiots ” de la mi-journée), participait à des cours de bricolage sur bois et magie, allait aider dans les manèges d’équitation, lisait beaucoup, promenait les chiens des voisines, révait et s’amusait. A propos de la télé : j’étais contre, mais comme je ne suis pas pour l’éducation répressive, je l’ai laissée regarder (sauf les émissions de Dorothée, trop malsaines) en espérant qu’elle s’en lasserait, ce qui n’est jamais arrivé ! En revanche, je me suis aperçue que ça lui avait enseigné des milliards de choses, par exemple, après un épisode de “la croisière s’amuse” elle voulait savoir ce qu’était un avocat d’affaires ! Chaque année je l’emmenais visiter des écoles (en particulier des écoles steiner) et lui demandais si elle voulait y aller : elle était horrifiée, en particulier par le NOMBRE d’enfants dans une classe. Et je la comprends. C’est elle qui choisissait sa vie. J’aurais aimé qu’elle reprenne le scolaire classique en première et terminale, mais elle a tenu à y aller en seconde, car elle voulait être dans une classe oû il y aurait de nombreux nouveaux comme elle, un début de cycle. Elle ne voulait pas aller en classe pour apprendre (elle apprenait tellement plus agréablement et tellement plus profondément à la maison) mais pour voir ce qu’était une ambiance de groupe, de bande, et non pour avoir des amies (comme le voudraient les clichés), car elle avait déjà des amies à la maison, de par ses activités et nos relations. Au début, à l’école, des problèmes vestimentaires (car elle ne s’habillait pas avec des marques, ne mettait pas de vêtements différents chaque jour), mais surtout des problèmes de rapidité dans le travail scolaire, car elle avait l’habitude de travailler à son rythme – il lui a fallu un an pour aller aussi vite que les autres. Autre problème, tant de temps accaparé désormais par le travail scolaire qu’elle me dit : ” maman, je n’ai plus le temps de réfléchir à ma vie, de penser aux différents sujets qui s’offrent à moi, et quand le travail scolaire est terminé, j’ai une telle fatigue mentale que je préfère les émissions débiles aux livres philosophiques : j’ai l’impression que ma tête se ferme. Cela me rappelle un roman de Ray Bradbury, une fille qui se fait renvoyer de l’école parce qu’elle a une fâcheuse tendance à demander plus souvent pourquoi que comment… On nous pose tellement de problèmes précis, on nous demande de vivre au jour le jour, sans nous laisser le temps de prendre du recul et de se demander où on va… “ Cette année elle fait la première S, ce trimestre dernier sa moyenne en maths était de… 19,5/20, sa moyenne en physique de 15,8/20, en fait elle passe son temps à aider les autres enfants qui ne comprennent pas grand chose aux cours, elle est première quasiment dans toutes les matières, et réussit – le plus difficile – à être, malgré ses performances et malgré son intérêt pour le scolaire, bien vue des élèves et parfaitement intégrée. CONCLUSION : Ne vous laissez jamais baratiner par ceux qui vous disent que votre enfant sera un inadapté social, c’est faux. Sur le plan de la sociabilité un enfant scolarisé à la maison est PLUS SOCIABLE qu’un enfant de l’école parce qu’il est capable de ” relationner ” avec des gens de tous âges, il communique avec plaisir avec des bébés ou des enfants plus jeunes ou plus vieux que lui, et il peut considérer un vieillard comme son meilleur ami, à l’opposé de l’enfant scolarisé qui ne se sent capable de parler qu’avec quelqu’un de son âge : et pour ce pauvre ” handicapé de la relation ” toute personne plus jeune ou plus vieille est par définition étrange, étrangère et un peu effrayante. J’ai adoré ces années avec mon enfant, on en a profité à fond, et vraiment je vous invite tous à ce bonheur de vivre réellement avec les enfants que vous avez appelés au monde.
P.S. : Ma fille vient d’avoir son bac avec mention bien en maths.
Ma fille a été instruite à la maison depuis le CE2. Elle a pris des cours par correspondance à partir de la 6ième. ” En fin de 3ième, après avoir passé une année studieuse (3h à 4h de travail par jour), elle a voulu continuer au lycée. Nous l’y avons donc inscrite. Elle termine maintenant sa 2nde sans aucun problème et choisit la section ES pour l’an prochain. Elle s’est glissée dans la structure comme un poisson qu’on lâche dans l’eau qui sait tout de suite oû il se trouve. Et j’ai été agréablement surprise des compliments que les profs ont fait d’elle à la réunion-rencontre avec les parents. Ils lui ont trouvé des qualités qui n’ont peut-être rien d’étonnant pour un jeune qui a l’habitude de se prendre en main : ” Elève motivée, ouverte, sérieuse, qui participe, organisée dans son travail ! ” Charlotte témoigne : ” Je suis contente d’avoir fait les deux, c’est une chance ! ”
Bonjour, J’ai reçu mon premier bulletin de LED’A , adhérente depuis peu à l’association. Si aujourd’hui je témoigne c’est parce que pour la huitième année consécutive je déscolarise mes filles. Nous avons donc acquis une petite expérience et nous aimerions en parler, aider d’autres personnes qui doutent à franchir le pas et puis dire à ceux qui n’ont pas encore eu la chance de le connaître quel bonheur immense il y a à voir ses enfants grandir près de soi, à les voir profiter de la vie en ayant le temps de jouer, de lire, d’être dehors au soleil quand tous les autres s’étiolent derrière leurs murs… Un jour, par hasard, à la télé, Catherine Baker parle de son livre « Les cahiers au feu ». Elle met en mots ce que je ressentais confusément. J’achegrave;te le livre. Déscolariser ? J’ignorais que c’était possible, peut-être ne l’avais-je même pas conçu. Je le range sans le lire ; ma fille n’a que 3 ou 4 mois. Cinq ans plus tard le moment d’entrer au CP approche…et là je ne vois absolument pas ce petit bout de chou qui fait encore la sieste l’après-midi travailler (car il n’y a pas d’autres mots) 6 heures par jour. Et je me souviens : le livre ! que je lis enfin. A partir de là, tout va vite : nous sommes en mai. Je fais ma déclaration. Ma deuxième fille qui a 4 ans souhaite elle aussi ne plus aller à l’école. Tant mieux : nous débutons l’instruction en famille en septembre… Février 2001, ma fille aînée décide d’aller au collège. Elle y est depuis 3 semaines. Elle s’y est parfaitement intégrée, elle a le même niveau scolaire que les autres enfants de sa classe. Sa sœur, 12 ans, a préféré continuer l’instruction à la maison.
A tous les parents qui se posent la question : « Dois-je faire l’école à mes enfants ? » N’hésitez pas ! J’ai dix-sept ans et je n’ai jamais été dans un établissement scolaire. Mes parents m’ont donné des cours jusqu’à seize ans ; c’est à dire jusqu’à la troisième. Cela s’est toujours bien passé et m’a permis de développer des aptitudes que j’avais pour la peinture. Actuellement j’expose des tableaux et je continue le dessin chez moi. L’avantage de faire l’école à la maison, c’est de pouvoir avoir d’autres ouvertures sur des choses beaucoup plus personnelles que chacun a en soi, et qu’il faut développer. Pour certaines personnes, les études sont toutes naturelles et ne posent pas de problèmes, mais d’autres s’y retrouvent beaucoup moins parce qu’ils ont autre chose en eux. L’école à la maison est un très bon moyen pour éviter les problèmes de scolarité. Chacun va à son rythme, suivant ses moyens, apprend l’essentiel scolaire et peut regarder ailleurs. Il se fera alors une personne entière, originale, éclatée parce qu’elle fera ce qu’elle aime ! Il ne faut pas, bien sûr, être trop isolé et il faut pouvoir voir d’autre jeunes. Mais c’est vraiment réalisable !